top of page
Rechercher
Pascal Renauldon

Steve Guerdat et Jeanne Sadran : emportés par la foule !

Le Suisse Steve Guerdat aime ces ambiances comme à Bordeaux où le public « porte » le sport et les sportifs vers le meilleur d’eux-mêmes. Quatre ans après avoir remporté ce même Grand Prix Coupe du monde FEI Longines avec l’alezan Victorio Des Frotards, le Jurassien a remis ça samedi soir avec la grise Is-Minka. Poussée elle aussi par l’enthousiasme de ces spectateurs, la Toulousaine Jeanne Sadran signe la meilleure performance de sa carrière avec son étalon Dexter de Kerglenn, à une seconde et quatre dixièmes de devenir la première cavalière à gagner cette épreuve qu’aucune femme n’a remportée depuis 1978 !



Is-Minka est une jument relativement jeune à ce niveau 5*, l’été dernier, elle évoluait encore en 3* : « C’est une jument en qui j’ai toujours eu confiance et j’étais sûr qu’elle allait livrer une performance de ce niveau un jour. Je ne pensais pas précisément que ce serait à Bordeaux, mais aujourd’hui, elle nous a prouvé que j’avais raison d’avoir cru en elle ». Une victoire d’autant moins évidente que le Suisse ouvrait le barrage : « C’est vrai que ce n’est jamais un avantage de partir dans cette position. Mais finalement, j’étais plutôt content car elle était passée en début d’épreuve et ainsi, elle a pu se reposer après le premier tour, et finalement cela s’est transformé en avantage pour moi ».

 

Son manque d’expérience à ce niveau n’a finalement pas été un handicap pour Is-Minka : « Dans ce barrage, il n’y avait pas vraiment d’options et je savais ce que je voulais faire. C’est une jument que je monte depuis qu’elle a 7 ans donc je la connais très bien et même si elle n’a pas couru beaucoup de tels barrages, elle a gagné de nombreux Grands Prix 3* sur des pistes différentes, je la connais par cœur et je savais exactement ce que je pouvais lui demander. Je sais qu’elle aime bien les barrages, qu’elle aime bien aller vite, c’est souvent plus facile pour elle que les premières manches où il y a des contrats de distances un peu courts ».

 

Steve Guerdat accorde également une part de cette victoire à ce public bordelais qui transcende et pousse les cavaliers à donner le meilleur d’eux-mêmes : « C’est pour de telles ambiances que je fais ce sport ».

 

C’est aussi ce qui a hissé la Française de 22 ans, Jeanne Sadran, sur la deuxième marche du podium, toute proche d’un résultat historique : « Mais pas déçue. Je suis très heureuse et c’était une épreuve importante pour attraper mes derniers points Coupe du monde et envisager d’aller à la finale de Riyad. J’avais vu le barrage de Steve et sincèrement, je ne me sentais pas capable d’aller plus vite. Je le savais dès le départ. Cela étant, j’ai quand même joué le jeu pour décrocher le meilleur classement possible et essayer de passer devant Harry (Charles) que je venais de voir. Mais je suis consciente que pour l’instant, je ne suis pas capable de faire des barrages avec des virages aussi courts, aussi fluides que ceux que Steve a fait. Il n’y avait aucune rupture de rythme, et pour l’instant je dois encore travailler cet aspect. Mais je suis particulièrement contente de mon cheval qui a tout donné aujourd’hui, c’est mon plus beau classement en Grand Prix 5* ».



Digne fils de son père Peter, champion olympique 2012, qui est venu à Bordeaux à la dernière minute pour coacher son fils, Harry Charles est doté de ce flegme, marque de fabrique de sa nationalité britannique, et a vite abandonné l’idée de battre le Champion d’Europe suisse : « Sherlock est un très bon cheval mais il est encore très inexpérimenté à ce niveau. Il a gagné une Coupe du monde à La Corogne, mais il n'a pas fait beaucoup d'épreuves à 1,60m dans sa vie, il est donc encore un peu en phase d’apprentissage. Je dois dire que lorsque j'ai regardé le parcours de Steve, il l'a fait paraître très facile, mais en le montant, j'ai réalisé qu'il n'était pas aussi simple que l’impression qu’en a donné Steve. Bien sûr, je voulais tenter le coup, mais j’ai vite compris qu'après les deux premiers obstacles, je n'avais aucune chance. Je me suis donc focalisé sur le sans-faute en essayant de couper les virages le plus possible. Et Sherlock a fait du bon travail, je ne peux pas me plaindre. Je pense que dans les six prochains mois, il apprendra à gagner un peu plus en vitesse, il deviendra encore plus compétitif. L'objectif est de le monter en finale, mais il y a une grande différence entre une Coupe du monde et une finale de Coupe du monde. Pour ce qui est des Jeux olympiques, j’aurais préféré qu'ils aient lieu dans un an, car il aurait alors été parfaitement au point, mais pour l'instant, je ne sais pas si nous serons prêts cette année pour Paris 2024 ».

 

Un beau podium finalement : la magie du Jumping International de Bordeaux a encore opéré. Un podium, riche d’espoirs en Coupe du monde ou olympiques. Trois chevaux et trois cavaliers que l’on a hâte de revoir à Riyad ou à Paris. Le saut d’obstacles est toujours une belle histoire sans fin. Et Bordeaux en écrit toujours des chapitres dont on se souvient.



112 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Commentaires


Post: Blog2_Post
bottom of page