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Open de France Barnes : une icône du polo mondial à la Ferme d’Apremont

  • Pascal Renauldon
  • il y a 30 minutes
  • 6 min de lecture

C’est une véritable légende du polo mondial que la Ferme d’Apremont accueille pour cet Open de France Barnes dont le coup d'envoi sera donné le 4 septembre prochain. Avec dix titres à l’Open d’Argentine au sein de la mythique équipe de La Dolfina, l’Uruguayen Pelón Stirling figure parmi les joueurs les plus titrés et respectés de ce sport. Ce qui rend son parcours d’autant plus exceptionnel, c’est qu’il a grandi loin de la filière argentine, en Espagne, où il a appris le polo au club de Sotogrande que dirigeait son père, puis en Angleterre pour trois années d’internat et étudier ensuite le marketing à l’université d’Oxford Brookes. Ce n’est qu’après ce parcours académique européen qu’il découvre véritablement l’Argentine, à 23 ans passés : un chemin atypique pour un joueur ayant accédé au club très fermé des 10 de handicap. Disert, accessible, et doté d’un bel humour, Stirling apporte à Chantilly son expérience, sa notoriété… et sa bonne humeur.

Longtemps handicap 10, 10 fois vainqueur à Palermo, l'Uruguayen Pelon Stirling sera l'attraction du 25ᵉ Open de France à Chantilly. © Pascal Renauldon / R&B Presse.
Longtemps handicap 10, 10 fois vainqueur à Palermo, l'Uruguayen Pelon Stirling sera l'attraction du 25ᵉ Open de France à Chantilly. © Pascal Renauldon / R&B Presse.

Comment s’est faite votre rencontre avec Alexis Morange ? Qui vous a convaincu de venir jouer en France ?

J’ai connu Alexis par l’intermédiaire de Gabriel Iglesias, que je connais depuis longtemps car nous avons tous les deux vécu à Sotogrande. C’est lui qui m’a suggéré de venir jouer à Chantilly, et l’idée m’a plu car je n’y avais encore jamais mis les pieds.

 

Vous ne connaissiez donc pas encore le club de Chantilly, mais vous en aviez sans doute entendu parler. Quelle idée vous faisiez-vous, a priori, du club et de l’Open de France ?

Je suis venu une soirée en juillet pour rencontrer Alexis, et nous avons partagé un asado au club. J’ai été vraiment impressionné par les installations. J’avais déjà entendu beaucoup de bien de Chantilly, et l’Open de France est devenu un tournoi très important, ce qui m’a convaincu d’y participer. C’est sans doute le meilleur tournoi d’Europe à ce niveau. Il y a beaucoup d’équipes engagées, les terrains sont en excellent état à cette époque de l’année, et tout est très bien organisé. De grands joueurs et de grandes organisations y participent, ce qui en fait une compétition très relevée.

 

 « L’Open de France est sans doute le meilleur tournoi en Europe à ce niveau. »

 

 

Quelle ambition peut avoir Octogone pour cet Open ?

Dès ma première rencontre avec Alexis, j’ai senti qu’il aimait avant tout passer de bons moments. Il connaît parfaitement les lieux, et Gabriel a mis en place une organisation solide. Notre première ambition, c’est de prendre du plaisir. Mais, comme l’équipe est bien structurée, l’objectif évident est d’aller le plus loin possible, c’est-à-dire atteindre les phases finales, pourquoi pas la finale le dernier dimanche. C’est un tournoi difficile, donc nous prendrons les matchs les uns après les autres, en espérant être encore en course à la fin. Et puis bien sûr, il y aura pas mal d’asados aux écuries : il y a un joli barbecue dans la grange ! C’est clairement le deuxième grand objectif de la saison (sourire).

 

Le frisson de jouer à Buenos Aires devant 16 000 spectateurs le jour d'une finale : Pelon Stirling l'a connu à 14 reprises pour 10 victoires au compteur ! © Pascal Renauldon / R&B Presse
Le frisson de jouer à Buenos Aires devant 16 000 spectateurs le jour d'une finale : Pelon Stirling l'a connu à 14 reprises pour 10 victoires au compteur ! © Pascal Renauldon / R&B Presse

Quels chevaux allez-vous monter ? Votre piquet d’Angleterre ?

Oui, je viendrai avec mes chevaux d’Angleterre. Ils jouent actuellement un tournoi à 20 goals jusqu’au 10 août. Ensuite, je pars à New York pour disputer l’East Coast Open, puis je reviendrai directement à Chantilly pour l’Open.

 

« Le sentiment que je ressens quand je découvre un cheval spécial est comparable à celui d’une victoire dans un grand tournoi. »

 

Quelle est la première chose que vous regardez chez un cheval de polo quand vous achetez ?

Avant tout, je suis un fanatique de chevaux. Quand je trouve un cheval spécial, dont je sens qu’il peut performer au plus haut niveau. Je ressens une excitation comparable à celle d’une victoire dans un grand tournoi. Aujourd’hui, tout est tellement compétitif qu’il faut un cheval complet : facile à manier, rapide à s’arrêter et sur les demi-tours, rapide tout court, robuste, en bonne santé… et si possible avec un bon mental.

 

Vous élevez vous-même ? En Argentine ? En Uruguay ?

Oui, j’ai une structure d’élevage importante en Argentine, appelée Oriental. Cela fait douze ou treize ans maintenant, et ça fonctionne plutôt bien. La plupart des chevaux que je monte en Angleterre viennent de mon élevage, donc vous pourrez les voir à Chantilly. Je pense que l’on verra de plus en plus de chevaux avec l'affixe Oriental dans le monde. Bien sûr, nous devons encore améliorer la qualité des lignées, et nous y travaillons avec pour objectif de proposer nos chevaux aux meilleurs joueurs mondiaux.

 

L’an dernier, votre équipe fétiche de La Dolfina s’est séparée, et vous êtes reparti avec dix titres de Palermo. Qu’est-ce qu’un joueur de polo peut rêver de plus ? Vous considérez votre carrière comme accomplie ?

Quand j’ai commencé à jouer, je n’aurais jamais imaginé un jour jouer à Palermo. Enfant en Europe, je découvrais à peine le polo, et je préférais souvent jouer au foot avec mes copains espagnols. Mais, avec le temps, je suis entré dans cet univers et j’ai commencé à en comprendre les codes. À l’université, en Angleterre, j’avais amené une modeste cavalerie et je jouais en medium goal, avant de passer progressivement au haut niveau. Puis une opportunité s’est présentée en Argentine, où j’ai pu apprendre aux côtés des meilleurs. Un jour, Adolfo m’a proposé d’intégrer La Dolfina. Aujourd’hui, j’y vis avec toute ma famille, j’y ai monté une grande structure. J’ai énormément appris, j’ai vécu des moments exceptionnels. Je ne remercierai jamais assez La Dolfina, la famille Cambiaso, et mes coéquipiers pour cette aventure incroyable. Quand on a commencé, personne n’imaginait ça. Je n’aurais jamais rêvé de disputer un Open… encore moins une finale… et encore moins en gagner dix !

 

« Jouer aux côtés de Cambiaso, en trois mots ? A-ma-zing ! »

 

Et que peut-on rêver de mieux que de jouer à côté de Cambiaso ? Trois mots pour le décrire ?

Trois mots ? A-ma-zing ! (rires). J’ai toujours eu conscience de la chance que j’ai eue de jouer avec Adolfo pendant toutes ces années. Je crois même que je détiens le record du nombre d’années passées à ses côtés à Palermo. Pour un Uruguayen qui a grandi en Europe, c’est exceptionnel d’avoir partagé si longtemps le terrain avec le nᵒ 1 mondial. C'est un ami très cher, il m’a énormément aidé, et je pense aussi lui avoir apporté. On est voisins, on passe nos journées ensemble à parler chevaux. Dans le sport de haut niveau, on ne regarde jamais en arrière. On pense à demain, au prochain cheval, au prochain produit que toi ou un autre joueur pourra monter. C’est sûrement mon rêve le plus cher désormais. Mais, je veux aussi rester compétitif aussi longtemps que possible. Si mes enfants veulent jouer, je les soutiendrai autant que possible ; notamment sur l’organisation autour des chevaux, car c’est essentiel. Et je serai toujours heureux de les regarder jouer.

Pour la dixième et dernière fois en haut du podium le plus convoité par les joueurs de polo, celui de l'Open d'Argentine à Palermo. C'était en 2022. Pelon est entre les deux Cambiaso, 2ᵉ à droite.  @ P. Renauldon/ R&B
Pour la dixième et dernière fois en haut du podium le plus convoité par les joueurs de polo, celui de l'Open d'Argentine à Palermo. C'était en 2022. Pelon est entre les deux Cambiaso, 2ᵉ à droite. @ P. Renauldon/ R&B

 

L’an dernier, vous aviez annoncé votre retraite de la Triple Couronne… et pourtant, vous êtes de retour cette année avec Kazak. Pourquoi ce nouveau défi ?

Après La Dolfina, je voulais lever le pied. Quand on a joué dans une équipe aussi forte, c’est difficile d’en retrouver une autre. Mon idée était de me concentrer sur l’international, notamment en Angleterre, pour rester performant ailleurs. Mais puis, il y a eu cette terrible nouvelle : la disparition du jeune Rufino Laulhé. J’ai toujours été très proche de la famille Laulhé. Leurs fils ont toujours gravité autour de moi. Je leur ai prêté ou vendu des chevaux, et Gastón, leur père, a longtemps travaillé avec moi. J’ai senti comme un signe venu de là-haut : c’était à moi d’être là, avec eux. J’aime jouer avec Nico (Pieres) et Lorenzo (Chavanne), et je pense que j’étais la bonne personne pour accompagner Bertran dans ce moment difficile, où Rufo aurait dû être à sa place. J’espère que cette année sera belle et réussie. Il y aura des émotions intenses qui nous porteront. Au fond, je sentais que je devais être là pour eux.

 

Pendant l’Open de France, prendrez-vous le temps de découvrir un peu la France, Paris, Chantilly ?

Oui, on espère bien profiter un peu de Paris et de la gastronomie. Mon épouse José et ma fille Amalia viendront passer une semaine avec moi. Ce sera l’occasion de découvrir un peu, car nous ne connaissons pas du tout la région. L’idée de venir à Chantilly m’a séduit parce que je n’y avais jamais joué, et grâce à Alexis et Gabriel, je sais déjà que ce sera une belle expérience. J’adore découvrir de nouveaux endroits, rencontrer de nouvelles personnes. À ce stade de ma carrière, je recherche avant tout le plaisir de jouer.


(Propos recueillis en amont de sa première participation à l’Open de France Barnes par Pascal Renauldon et retranscrits par Sophie Pailloncy).

 

 

 
 
 

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