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Nina Mallevaey triomphe à Aix-la-Chapelle !

  • Pascal Renauldon
  • 5 juil.
  • 6 min de lecture

Une première participation au CHIO couronnée de succès

 

Pour sa première participation au mythique CHIO d’Aix-la-Chapelle, Nina Mallevaey (25 ans, originaire du Nord de la France) a signé une victoire éclatante dans le Prix Allianz (Winning Round), ce samedi 5 juillet, avec My Clementine. Une performance qui consacre la montée en puissance spectaculaire de la jeune Française.

 

Sans faute le plus rapide de la première manche, Nina a eu l’avantage de s’élancer en dernière dans le barrage. Pourtant, sur ce parcours plus fluide que la veille, l’Irlandais Shane Sweetnam semblait imbattable avec Coriaan van Klapscheut Z, donnant l’impression de galoper « à fond » de bout en bout et arrêtant le chrono à 51’’25. Nina et My Clementine n’ont pas donné cette impression de vitesse, ont pourtant battu l’Irlandais, 50’’59 : « C’est sans doute moins visible, mais My Clementine est naturellement très rapide au sol, et comme elle est très respectueuse des barres, cela m’a permis d’aborder certains obstacles sans ralentir, comme le dernier oxer. Quelle émotion de battre ici des cavaliers que je ne pouvais qu’admirer il y a si peu de temps. »

Premier Aix-la-Chapelle et première victoire pour la Nordiste Nina Mallevaey, avec My Clementine, et qualifiée avec Dynastie de Beaufour pour le Grand Prix Rolex de demain. © Franck Papelard/R&B Presse
Premier Aix-la-Chapelle et première victoire pour la Nordiste Nina Mallevaey, avec My Clementine, et qualifiée avec Dynastie de Beaufour pour le Grand Prix Rolex de demain. © Franck Papelard/R&B Presse

L’Irlandais admettait sa défaite avec une touche d’humour : « Je ne crois pas que j’aurais pu aller plus vite. J’ai essayé, mais je savais que My Clementine était naturellement rapide. Je connais ses qualités… C’est normal, c’est une jument irlandaise ! »

 

McLain Ward complète le podium avec High Star Hero, illustrant la belle semaine du Team USA.

 

La fête est loin d’être finie : Nina Mallevaey sera au départ demain du Grand Prix Rolex, une épreuve prestigieuse où les 40 places sont chères. Elle doit sa qualification à son double 4 points dans la Coupe des Nations Mercedes-Benz jeudi soir avec Dynastie de Beaufour.

Superbe performance de Nina Mallevaey pour sa première à Aix-la-Chapelle. © Morgan Froment/R&B Presse
Superbe performance de Nina Mallevaey pour sa première à Aix-la-Chapelle. © Morgan Froment/R&B Presse

À seulement 25 ans, Nina Mallevaey s’est hissée en un temps record à la 28ᵉ place du classement mondial, grâce à ses performances avec Nikka vd Bisschop, Dynastie de Beaufour et désormais My Clementine. Douce, réservée, presque timide hors des pistes, elle révèle en selle une détermination et une maîtrise dignes des plus grandes. Une pépite discrète, mais précieuse, pour l’équipe de France de saut d’obstacles.

 

Quelques heures avant son succès dans le Prix Allianz, Nina Mallevaey nous confiait son ressenti sur sa découverte du CHIO, ses chevaux, son parcours et ses ambitions. Interview d’une cavalière à l’ascension fulgurante, désormais propulsée sur le devant de la scène internationale.

 

Qu’avez-vous éprouvé mardi en découvrant cet immense stade de la Soers ?

Je connaissais ce lieu pour y avoir assisté au Grand Prix d’Europe en spectatrice, et c’était déjà impressionnant. Mais rentrer à cheval sur la piste, c’est incroyable, un rêve impensable qui se réalise. Il se dégage une telle émotion, une telle ferveur de ce public, c’est inimaginable si l’on n’a pas vécu cela.

 

Quand on rentre en piste en portant la veste de l’équipe de France pour la première fois à Aix-la-Chapelle, comment le vit-on ?

J’ai déjà fait plusieurs Coupe des Nations, mais ici, c’est autre chose. Je n’avais jamais sauté devant un tel public, c’est comme dans un stade de foot, on est encerclé par ces milliers de personnes et c’est impressionnant. Alors, rentrer dans cette arène avec la veste de l’équipe de France… si l’on m’avait dit cela ne serait-ce que l’année dernière, je ne l’aurais pas cru. Alors, je profite de ces moments.

 

Ce public, si nombreux ici (plus de 40 000 personnes), est-il une source de pression ou de motivation ?

Cela me motive à fond. J’ai la chance de ne jamais ressentir de mauvais stress lors des grosses échéances, je sens plutôt une bonne adrénaline, une pression positive, et quand je rentre en piste devant un gros public, cela me pousse encore plus, et ici, à Aix, je suis bien servie.

 

Nina Mallevaey et Aix-la-Chapelle : le début d'une belle histoire ? © Franck Papelard/R&B Presse
Nina Mallevaey et Aix-la-Chapelle : le début d'une belle histoire ? © Franck Papelard/R&B Presse

Lorsque vous montiez vos poneys en concours il n’y a pas si longtemps, vous imaginiez-vous monter ici un jour ?

C’était un rêve, comme pour beaucoup de cavaliers, mais, à l’époque, c’était un rêve inaccessible. Jamais, je n’aurais pensé que je puisse y être cette année.

 

Parlez-moi de la performance de Dynastie de Beaufour jeudi soir… Ce fichu triple vous laisse-t-il des regrets ?

Dynastie est vraiment géniale, cela fait un an que je la monte et moins d’un an qu’elle a fait son premier Grand Prix 5* et sa première Coupe des Nations 5*, elle aussi, elle découvrait une Coupe des Nations à Aix-la-Chapelle. Je pense qu’elle a un peu le même caractère que moi : quand elle rentre sur une telle piste, elle ressent l’enjeu et sait se transcender. Elle se donne à 200 %… Alors oui, la faute dans la première manche… Je pense que j’aurais pu mieux l’aider. Je partais en n°2 et j’ai pourtant vu Willem (Greve, NED) commettre cette faute, mais je n’ai pas su en tenir compte. J’aurais dû mettre un peu plus de jambes au milieu du triple, mais je l’ai laissée un peu toute seule. Elle est sortie très fort et a terminé son parcours sans problème. En deuxième manche, elle a passé ce triple comme si de rien n’était, elle a été géniale. Et après, il y a cette faute à la rivière, elle a mordu la latte de deux centimètres à peine et honnêtement, on peut parler de malchance ici.

 

Quand avez-vous disputé votre tout premier Grand Prix 5* ?

C’était en 2022 avec Chakko Kid à Mexico. Mais c’était le seul Grand Prix 5* cette année-là. Ensuite, j’ai vraiment débuté en 5* en 2023 avec un cheval de la famille Rein, Cartier SR : c’est lui qui m’a réellement mise sur ces hauteurs de Grand Prix 5*. Après, j’ai eu cette chance de me voir confier Nikka Vd Bisschop et Dynastie de Beaufour qui sont vraiment à l’aise sur ces hauteurs-là et qui sont absolument fantastiques.

 

Vous avez travaillé avec Éric Lamaze, Laura Kraut, Nick Skelton… Quel a été leur rôle dans votre progression spectaculaire ?

Ils m’ont énormément apporté. Jusqu’à mes 18 ans, je n’avais toujours monté qu’avec mon père à mes côtés, mais il n’était pas professionnel à proprement parler. Il était juste passionné par les chevaux. Alors je suis partie travailler chez les Sadran et mon premier coach a été Éric Louradour et Julien Épaillard, qui m’ont beaucoup apporté. C’était quelque chose de tout nouveau pour moi, car jusqu’alors, je n’avais jamais eu un coach expérimenté à mes côtés. Leur œil extérieur, leur expérience – ils connaissent les chevaux et la compétition par cœur – m’ont considérablement fait évoluer. À cette époque, je faisais partie de l’équipe de France Jeunes Cavaliers, j’avais fait des championnats d’Europe des poneys jusqu’à ce niveau, mais je me débrouillais toute seule et j’avais beaucoup de défauts à corriger.

 

"Désormais, je travaille avec Helena Stormanns : dans ce sport, comme dans tous les sports, il faut savoir être dure mentalement et avoir quelqu’un comme elle à mes côtés me donne cette force." © Franck Papelard/R&B
"Désormais, je travaille avec Helena Stormanns : dans ce sport, comme dans tous les sports, il faut savoir être dure mentalement et avoir quelqu’un comme elle à mes côtés me donne cette force." © Franck Papelard/R&B

Et donc ensuite, vous êtes partie aux États-Unis ?

Oui, d’abord chez Éric Lamaze à qui je dois beaucoup. C’est lui qui m’a fait confiance la première fois et m’a lancée en 5* avec Chacco Kid et je lui en serai éternellement reconnaissante. C’est là que j’ai rencontré la famille Rein qui m’a donné la possibilité de monter de super chevaux. C'est ensuite que j’ai été entraînée par Laura Kraut et Nick Skelton dans leurs écuries aux Pays-Bas. Voir Laura travailler au quotidien est déjà une énorme leçon. Désormais, je travaille avec Helena Stormanns (ex-Weinberg) et elle est incroyable, elle nous fait progresser sur chaque détail, elle apporte de la confiance en soi. Elle connaît, elle aussi, les chevaux par cœur et surtout elle est toujours positive : que je fasse un bon ou un mauvais tour, elle va toujours en retirer le positif d’abord tout en corrigeant les erreurs, bien sûr. Dans ce sport, comme dans tous les sports, il faut savoir être dure mentalement et avoir quelqu’un comme elle à mes côtés me donne cette force.

 

Vous avez donc ce piquet impressionnant, de Nikka Vd Bisschop à Dynastie de Beaufour, en passant même par My Clementine : si vous êtes retenue pour les Championnats d’Europe, sur laquelle porterait votre préférence ?

Je suis retenue et j’irai avec Nikka. C’est vrai que j’ai la chance et le luxe d’avoir à choisir entre deux chevaux d’exception (il y a pire comme problème) et c’est vrai que Nikka a beaucoup plus d’expérience, elle sait ce qu’est un championnat pour avoir participé aux Jeux Panaméricains avec Beth Underhill en 2023 se qualifiant pour Paris 2024, alors que Dynastie a débuté en 5* il y a un an à peine.

 

Cependant, vous êtes qualifiée pour le Grand Prix Rolex de dimanche avec Dynastie : y croyez-vous ?

Bien sûr, il faut y croire. Nous donnerons tout. Dynastie est géniale, elle a l’air d’adorer cette piste, elle peut s’y donner à fond : alors oui, on y croit.

 
 
 

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