Comme un chat à plusieurs vies, passé par la fenêtre de La Ensenada, Adolfo Cambiaso est retombé sur ses pieds hier dans la Catedral del Polo en infligeant une douzième (à Palermo) et facile défaite à ses plus grands rivaux, les frères Pieres et Ellerstina. Un clásico qui, pour la première fois depuis 2005, n’a pas eu lieu en finale, mais en phase qualificative.
Alors que l’on disait l’équipe finie, Cambiaso a trouvé les ressources pour garder une chance d’accéder en finale du 128ème Open d’Argentine. La blessure (diplomatique ?) de Diego Cavanagh, qui visiblement ne tenait plus le rythme d’une équipe prétendante au titre, a débouché sur le remplacement gagnant d’Ale Muzzio. Ce petit bonhomme, qui ne dépareillerait pas un congrès de jockeys à Chantilly, a apporté toute son énergie à La Dolfina. Un petit côté émouvant ce remplacement d’ailleurs : il y a 16 ans exactement, Muzzio avait déjà fait une pige à La Dolfina… le jour où Adolfo Cambiaso avait dû quitter le terrain pour aller assister à la naissance de Poroto, son aîné qui brille également sur cet Abierto avec l’équipe B de La Dolfina. Pelon Stirling a également été d’une redoutable efficacité pour seconder en bon lieutenant son capitaine emblématique.
En face, Ellerstina est apparue une nouvelle fois bien pâle alors qu’une voie royale lui semblait tracée sinon vers le titre, du moins vers la finale. Malgré une relative efficacité en attaque (9 goals et meilleur marqueur du tournoi avec 29 réalisations), Facu Pieres ne paraissait être que l’ombre de lui-même, un brin tétanisé en défense face à Cambiaso. Le joueur d’Ellerstina le plus présent aura finalement été le défenseur de secours, Alfredo Capella, qui supplée Nico Pieres dont la carrière semble définitivement condamnée : un défaut de son canal médullaire, trop étroit, a été détecté suite à sa terrible chute lors de l’Open d’Hurlingham. Une triste nouvelle qui aura sans doute affecté également l’équipe.
Mais Ellerstina a encore entre ses mains le sort de son éternelle rivale avec la rencontre face à La Ensenada, le tombeur de La Dolfina. Une victoire enverrait le tenant du titre en finale pour y défendre son huitième titre consécutif, tandis que la défaite qualifierait l’outsider La Ensenada ! Dans quel état d’esprit les Pieres & Co vont-ils entrer sur le terrain samedi prochain ?
Quel terrible destin que celui d’Ellerstina qui avait été considérée à ses débuts comme l’équipe du siècle promise à une longue série de victoires… Elle n’y est parvenue que trois fois en quinze ans. C’était surtout l’ère du meilleur joueur de tous les temps !
La Dolfina Saudi P. T.: Adolfo Cambiaso 10 (11 goals, dont 6 pénalités et 1 corner), Fran Elizalde 9 (3), Pelon Stirling 10 (1) et Ale Muzzio 8 (1). Total: 37.
Ellerstina Johor: Facundo Pieres 10 (9, dont 3 pénalités), Hilario Ulloa 10 (2), Gonzalito Pieres 9 (2) et Alfredo Cappella 8 (1). Total: 37.
La Dolfina Saudi P. T.: 1-2, 3-2, 5-4, 8-5, 13-5, 15-7, 16-9 et 16-14.
Ce qu’il faut également savoir :
- La Dolfina 2022… ne ressemblera pas à La Dolfina 2021. Cambiaso est visiblement en train de finaliser son plan et rêve de sortie de carrière en constituant une équipe avec son fils, Poroto, et ses neveux Jeta et Barto Castagnola… même si pour le moment, Jeta semble encore un peu rechigner, c'est quasiment acquis.
- Ainsi libérés, Pelon Stirling et Polito Pieres devraient retrouver Juan Martin Nero et Pablo McDonough pour former une équipe de choc dont on ne connaît pas encore le nom. La Irenita ?
- Les matchs de dimanche, La Natividad-Alegria et RS Murus Sanctus- La Dolfina Brava sont reportés… il pleut et il pleut ! Peut-être à lundi où se joueront également les demi-finales de la Copa Camara à Pilar. Avec un Facu Sola de retour, son coude visiblement remis, l'équipe de Corinne Ricard doit impérativement l'emporter avant de retrouver La Natividad dimanche prochain dans un match qui aura une allure de véritable demi-finale.
- L’Open féminin débutera mercredi avec huit équipes dont La Ensenada avec la jeune française Elena Venot malheureusement handicapée par un pouce vraisemblablement fracturé. Lia Salvo et son équipe El Overo défendront leur troisième titre, mais retrouveront la redoutable Anglaise Nina Clarkin en face d'elle, à La Dolfina. Aïe !
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