Deux fois vainqueur du Grand Prix Coupe du monde de Bordeaux, Kevin Staut est l’un des cavaliers les plus assidus de ce circuit : souvent en tête du classement qualificatif, une seule fois sur le podium de la finale, il court toujours après ce titre. Déjà qualifié pour la finale 2025, il sera cependant présent au rendez-vous du Jumping International de Bordeaux, son concours de cœur. L’occasion de faire un petit tour d’horizon sur sa relation à cette épreuve et de revenir sur une saison 2024 mitigée… tout en restant résolument positif.

Une fois de plus, vous êtes déjà dans le peloton de tête de la Longines Jumping FEI World CupTM, déjà qualifié pour la finale de Bâle : Pourquoi cette passion, cet attachement à la Coupe du monde FEI Longines ?
C’est vrai que j’aime l’atmosphère des indoors, la proximité avec le public, l’électricité sportive de ces événements. La Coupe du monde propose en plus une charte de qualité au-delà de l’enjeu sportif, en termes de coulisses : les conditions d’hébergement des chevaux, l’atmosphère qui règne du côté des écuries, la manière dont les grooms sont reçus avec un maximum de confort. On sait que souvent, ces événements sont organisés dans des parcs d’exposition, à l’extérieur de la ville, ce qui procure plus d’espace. Les concours en plein centre nécessitent des aménagements et beaucoup d’efforts en matière de confort. Et donc, c’est un circuit que j’adore, non seulement en raison des enjeux sportifs, mais également en raison du confort apporté aux chevaux et à leurs entourages.
Bien sûr, avant Bâle, même déjà qualifié, vous serez à Bordeaux : entre vous et ce jumping, c’est une histoire d’amour. Qu’est-ce que ce concours a de si particulier pour vous ?
Effectivement, l’étape de Bordeaux me tient particulièrement à cœur. J’ai eu la chance d’y obtenir de bons résultats avec des chevaux qui ont marqué ma carrière comme Silvana (2012) ou Rêveur de Hurtebise (2016). De plus, Bordeaux tombe à une date clé, en fin de phase de qualifications, et selon les années, cette étape est abordée de manière différente selon notre classement provisoire : est-ce que la qualification est déjà acquise ou faudra-t-il se battre pour décrocher les derniers points nécessaires? J’ai vécu les deux scénarios : l’année de la victoire de Rêveur, j’avais besoin de ces derniers points pour me qualifier pour la finale, ce qui ajoutait une pression supplémentaire. À l’inverse, pouvoir se rendre à Bordeaux avec la qualification en poche, comme ce sera le cas cette année, c’est un confort plutôt agréable pour vivre le concours différemment : on peut profiter de chaque épreuve, donner son maximum pour l’étape Coupe du monde, mais également pour le Grand Prix du dimanche. C’est également partager ces moments avec ce public fidèle et expert. Entre cavaliers, on se plait à dire que c’est un concours hyper agréable qui réussit cette alchimie entre l’excitation sportive et la perfection des conditions d’accueil.
Cette Coupe du monde, vous allez finir par la gagner, non ? Est-ce pour cette année ? Avez-vous toutes les armes pour cela ?
Effectivement : souvent, je me qualifie pour la finale, mais rarement je suis "pertinent" lors de celle-ci : une seule fois sur le podium en je ne sais plus combien de participations, j’ai arrêté de compter. J’espère que 2025 sera mon année à Bâle, car cela ne sert à rien de se qualifier tôt dans la saison et avec beaucoup de marge pour ne pas être performant lors de la finale : je vais essayer de l’être cette fois-ci.
Comment avez-vous vécu cette année 2024 : il y a eu cette déception de Versailles, mais vous vous maintenez toujours dans le top 15 du classement mondial avec quelques podiums en Grand Prix, cet excellent départ en Coupe du monde. Quelle est votre analyse de ce bilan 2024 ?
La forme de votre question me plaît. J’ai beaucoup été interrogé cette année sur le côté négatif de ma saison, mais très peu de questions sur le positif. Évidemment, il y a pas mal de choses qui n’ont pas fonctionné, mais très peu ont évoqué les bons côtés, ce qui a été constructif pour l’avenir. Alors oui, 2024 a été marqué par des événements difficiles à vivre, à commencer par Versailles, les Jeux olympiques en France auxquels je n’ai pas pu participer, la finale de la Coupe du monde dont j’ai été éliminé lors de la chasse en sautant un chandelier, la chute lors de la finale de la Coupe des nations de Barcelone… on m’a souvent resservi ces événements-là, mais de mon côté, j’ai continué de croire en l’efficacité de mon système qui consiste à valoriser des chevaux pour les produire pour le haut niveau et chaque jour, tout cela me motive. Alors, quand une question évoque bien évidemment les mauvais moments de l’année, dont je parle sans problème, mais également souligne les aspects positifs, je vous en remercie, car oui, il y a eu de bonnes choses cette année. Les bons résultats en Grand Prix, mais surtout mon maintien en haut du classement mondial qui sanctionne une certaine régularité, qui montre que j’ai de bons chevaux, avec des jeunes de qualité qui arrivent : c’est plutôt sur cela que je souhaite me focaliser. Cela prouve que mon système fonctionne, me permettant de performer dans le sport tout en assurant de bons résultats économiques.
Visconti du Telman, Pirate Raa, Beau de Laubry Z, et même Vida Loca Z, visiblement… Quel est votre cheval de tête, sur lequel vous comptez le plus pour les grosses échéances cette année ?
Le cheval de tête… il n’y en a pas vraiment. Je dispose de plusieurs chevaux qui ont de la qualité, comme ceux que vous citez. Il y a des chevaux qui auront 9 ans en 2025 comme Pirate, Vida Loca, qui sont en devenir avec une précocité incroyable pour Vida. J’espère que ces chevaux vont continuer à évoluer, à exprimer leur talent comme ils l’ont fait jusqu’alors. Des chevaux qui vont continuer à progresser à côté des chevaux d’expérience comme Visconti et Viking d'la Rousserie, dont je dois gérer pertinemment le calendrier. Mais c’est toujours un bonheur de dénicher de nouveaux chevaux et de trouver la bonne alchimie pour essayer de produire du beau sport.
Comment va Viking d'la Rousserie ? Quand le reverrons-nous ?
Si tout va bien, ilseraau rendez-vous de Bordeaux ; j’espère ainsi pouvoir participer à quelques étapes de la Coupe du monde avec lui. Cette année, le but est de performer dans des Grands Prix individuels, d’utiliser tout son potentiel avec pertinence sans lui mettre la pression d’un championnat ou des épreuves par équipe.
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